ETAPE N°8

 

HÔTEL RESTAURANT LE GRAND MONARQUE

À Donzy, rue de l’Étape, près de l’église Saint-Carrad’heuc, fut ouvert en 1839 un relais de poste dont l’hostellerie se situait à l’hôtel du Grand Monarque. 

Au départ, le trésorier du chapitre de Saint-Carad’heuc y demeurait. Le bâtiment actuel a dû être reconstruit sur un bâtiment plus ancien qui semble t’il faisait partie du château ou tout au moins de la basse-cour du château. Le Grand Monarque aurait été construit à l’emplacement d’une tour et l’escalier en hélice encore présent dans le bâtiment actuel aurait servi pour monter la tour.

Source : Office du Tourisme Bourgogne Coeur de Loire.

Le Grand Monarque possède une salle de théâtre-cinéma qui était utilisée pour les mariages, les baptêmes et communions. Aujourd’hui, elle sert encore de salle de réception, de concerts, etc.

LE GRAND MONARQUE HIER / Retouche de Michel Barrière

LE GRAND MONARQUE AUJOURD’HUI / Photo de Michel Barrière

LES RELAIS DE POSTE

Si les postillons étaient pour la plupart des indigents, acceptant pour vivre ce métier dangereux, à l’inverse les maîtres de poste étaient le plus souvent issus de milieu aisé et jouissaient d’un certain prestige social. Sur eux reposait le fonctionnement du relais dans les moindres détails ; ils devaient aussi veiller à l’acheminement rapide du courrier effectué par la malle-poste.

L’usage des relais de poste n’était pas réservé aux seuls services officiels et aux compagnies de diligences publiques ou privées ; des voitures particulières pouvaient y avoir recours selon un tarif bien établi.

Un décret de 1793 avait réuni dans une même administration : Poste aux lettres, Messageries pour voyageurs et Poste aux chevaux, ce qui s’avéra assez compliqué et fluctuant jusqu’à la création en 1879 d’un ministère des Postes et Télégraphies.

À Donzy, rue de l’Étape, près de l’église Saint-Carrad’heuc, fut ouvert en 1839 un relais de poste dont l’hostellerie se situait à l’hôtel du Grand Monarque.

La configuration du lieu a bien changé, mais on devine encore, dans la cour, l’emplacement des écuries.

On imagine la grande cuisine par laquelle on accédait directement à l’hostellerie et en formait l’entrée.

On peut admirer le bel escalier en vis, qui mène aux chambres.

Grâce aux documents conservés aux Archives Nationales et répertoriés par Pierre Nougaret (1) on connaît les noms des maîtres de poste qui en eurent la responsabilité.

1. Pierre Nougaret : La Poste aux chevaux en France, Répertoire d’archives par département, 2000. »

Source : Florilège – Histoires en Donziais XVe.XXe de Marguerite David-Roy

L’ÉGLISE ST-CARAD’HEUC

L’homme du Moyen Âge par sa foi ardente pensait que chaque église était la maison de Dieu et la représentation terrestre de la Jérusalem Céleste.

C’est pourquoi l’église s’élève bien plus haut que tous les autres bâtiments (c’est le trône de Dieu). Elle est d’un point de vue architectural et géographique le centre de la cité et toutes les autres institutions humaines lui sont secondaires.

D’un point de vu symbolique, les théologiens du Moyen Âge voyaient dans le clocher le triomphe de l’église militante. Le clocher représentait l’élévation spirituelle par la prière, et les Saints déjà au ciel, après une vie exemplaire. Le clocher de l’église Saint Carad’heuc s’élève à 37m, il date de la reconstruction de l’église à partir de 1839.

L’HISTOIRE

La fondation primitive de l’église de Donzy remonte aux premières années du XIIème siècle (fondations romanes) et est attribuée à Hervé II, baron de Donzy en 1121 ; elle a été desservie jusqu’à la Révolution par un collège de chanoines.

Construite dans la première moitié du XIIe siècle, elle devient collégiale au XIIIème siècle pour abriter les reliques d’un ermite (Saint Carad’heuc) qui avaient été apportées par des moines bretons du village voisin de la Bretonnière.

La translation des reliques eut lieu en 1170, et, en cette même année, le roi Louis VII le Jeune, aidé de Guy comte de Nevers, attaquèrent Hervé III, baron de Donzy, assiégèrent et rasèrent son château.

L’église eut à souffrir pour la première fois de cet assaut et connut d’autres pillages ; elle fut reconstruite vers 1180 puis, de nouveau ruinée par des incendies en 1440 et en 1488, qui ravagèrent la cité. En creusant les fondations de la nouvelle tour, trois couches de charbon mélangées de verre fondu et de matière de cloche ont été trouvées. Ces trois couches superposées, les unes sur les autres pouvaient confirmer que cette église avait été dévastée par trois incendies. On découvrit également en creusant ces fondations, un atelier d’alchimiste, l’emplacement du fourneau, les restes d’un alambic et quelques bouteilles.

Au XVIe siècle, pendant les guerres de religion, les huguenots la mirent à sac et l’église ne fut jamais réparée dans son état original.

Le 12 juin 1508, Jean Baillet, évêque d’Auxerre, et la comtesse Françoise d’Albret permettent la reconstruction de Saint Carad’heuc. Elle fut donc rebâtie au début du XVIème siècle, en partie dans un style flamboyant. On doit à cette reconstruction la porte latérale de l’église (style gothique). En 1569 les calvinistes, maîtres d’Entrains sur Nohain et de La Charité sur Loire saccagent la collégiale ; dévastée depuis cette époque, elle fut interdite au culte par l’évêque d’Auxerre à la fin de l’ancien régime.

En 1782, l’église menaçant de s’écrouler, l’évêque d’Auxerre, Jean Baptiste Marie Champion de Cicé, la fit fermer. En 1829, l’église fut menacée d’un nouvel interdit à la suite du tassement des voûtes de la nef sous le poids du massif qui supportait un clocher de bois.

Les calamités du début du XIXe siècle (famines, retour des épidémies, inondations…) conduisent les habitants de Donzy à réaliser un véritable ex-voto dans la reconstruction du sanctuaire, chacun d’entre eux offrant un peu de temps et d’argent pour leur église. La reine Marie Amélie, épouse de Louis Philippe émue par cet élan fit un don de 400 francs or à la ville de Donzy, on lui doit également la descente de croix située dans la chapelle sud.

Les travaux furent entrepris en 1839 et le monument fut repris dans son ensemble. La construction des nefs fut harmonisée avec le chœur qui appartient au style de la Renaissance. Ce fut le 6 juillet 1843, que l’ancienne collégiale complètement restaurée fut consacrée par l’évêque de Nevers Dufêtre.

 

Le clocher fut assis en dehors des fondations de l’ancienne église dans le prolongement de la nef et sur l’emplacement de l’ancienne maison des trésoriers du chapitre. Cette maison ainsi que celles qui masquaient l’ancienne église et dont elles n’étaient séparées que par une ruelle appelée autrefois rue du Cloître furent acquises et rasées par la commune pour établir le parvis à leur place en 1854.

Ce clocher tour carré flanqué de deux contreforts en équerre possède trois étages, au pied duquel s’ouvre le grand portail. Une plateforme composée d’une balustrade en pierre ajourée de trèfles à quatre feuilles et d’un clocheton à chacun de ses angles, couronne son sommet.

Une monumentale girouette aux couleurs républicaines complète l’édifice.

Les trois niveaux de la tour renferment : au 1er étage : un balcon destiné à recevoir les chœurs ou un orgue (que les paroissiens de Donzy n’ont pu s’offrir), au 2ème étage : le mécanisme de l’horloge et au 3ème étage : le beffroi et ses cloches, ainsi qu’un escalier abrupt menant au sommet de la tour.

Avant sa reconstruction, l’ancienne église possédait un clocher flèche terminé par une grande croix qui soutenait un coq en plomb. Le beffroi contenait des cloches de différents poids, dont la plus grosse pesait 2800 livres. Ces cloches furent fondues à Donzy même, dans l’enceinte du château des barons, situé au-dessus. Le 29 octobre 1656, à l’issue des vêpres, quatre cloches furent bénies, la plus grosse nommée Anne, la seconde nommée aussi Anne, la troisième Germaine et la quatrième Blaisette. Ces cloches disparurent à la Révolution.

LES CLOCHES

Après la reconstruction de la tour, on réinstalla trois cloches dans le beffroi.

La plus grosse pèse 4 tonnes, date de 1594 et provient de l’ancienne église du Secours qui était située à l’emplacement de l’actuel presbytère et qui disparut au XVIIIe siècle, elle ne porte pas de nom. La seconde se nomme « Renée » pèse trois tonnes et date de 1700 et la dernière fondue en 1817 a été bénie le 22 septembre de la même année porte les noms de « Claire, Marie-Angélique, Aimée ». Il existe deux autres petites cloches au-dessus de l’horloge, l’une pèse 80 livres datée de 1666 et l’autre 120 livres sur laquelle on lit « Jésus Maria Anna Bonne d’Artois 1413 ». (Bonne d’Artois était l’épouse de Philippe, frère cadet de Jean Sans Peur. Elle devient baronne de Donzy et comtesse de Nevers en 1413 après la mort de son mari à la bataille d’Azincourt. Elle vécut longtemps à Donzy).

En 1840, les travaux furent endeuillés : dans la matinée du 17 septembre 1840, le bruit se répandait que deux malheureux ouvriers venaient d’être tués. Les nommés Hugues Trotignon et André Girault plaçaient une pierre dans le chapiteau quand leur échafaudage se rompit sous leurs pieds, voulant se retenir dans leur chute, le premier en eut la tête écrasée et expira à l’instant même, le second eut les deux jambes brisées et mourut huit jours après, au milieu des plus horribles souffrances. L’année suivante, le 10 mai 1840, un enfant, François Desriaux tomba du haut des murs qui soutiennent la terre de montage et se brisa la tête. Les travaux touchaient à leur fin, la tour quoique non parachevée avait atteint sa hauteur, l’intérieur de l’église était disposé de manière à pouvoir y célébrer l’office divin, les cloches que l’on avait point entendues, depuis 1829 réjouissent déjà par leur son harmonieux, la ville et la commune entière, toute la population n’avait plus qu’un seul désir : entrer dans cette église que l’on avait forcée à abandonner 3 ans et 5 mois auparavant. L’autorité civile et l’autorité ecclésiastique comprenant combien ces vœux de la population étaient légitimes, furent toutes disposées pour que la bénédiction de l’église put avoir lieu le jour de la Toussaint 1842.

« Nous curés, de Donzy, d’après une autorisation spéciale qui nous a été adressée par Mrs les Vicaires Généraux Capitulaires, le siège vacant, en date du 22 septembre 1842, signé BARRERE Vic.

Donzy, avec les prières et selon le rite ordinaire, et avons mis cette église sous l’invocation de la très Ste VIERGE MARIE que la ville de Donzy a de temps louée comme sa patronne au jour de l’Assomption. Cette cérémonie a eu lieu en présence de Mrs BILLETOU, maire de la commune, LOISEAU, juge de paix du canton, GOBY, vicaire de la paroisse, de la plupart des membres du conseil de la fabrique et du conseil municipal qui ont signé avec nous ». Donzy, le 1er novembre 1842.

Extrait du registre contenant les actes relatifs aux affaires de la fabrique Saint Carrad’heuc de Donzy du 17 septembre 1801 au 24 mars 1881.

L’INSCRIPTION RÉPUBLICAINE

Ce qui éveille la curiosité des passants, c’est l’épigraphe rare « République Française Liberté, Égalité, Fraternité », inscrite à la base de la tour, témoignage d’un différend qui dura 16 ans entre le Maire de Donzy et le curé de la paroisse, de 1881 à 1897.

En résumé : En 1881, la tour fut à l’origine d’une discorde entre la mairie et le curé. Le Maire désire à l’occasion de la fête nationale, faire repeindre les couleurs républicaines de la girouette, mais ne demande pas l’autorisation écrite au curé qui refuse que l’on sonne les cloches le jour du 14 juillet…

Le curé cède à la force et on sonne les cloches à rompre les oreilles comme le maire l’a voulu. Quelques jours après, le Maire fait peindre sur les murs de l’église : « Propriété communale – Liberté, Egalité, Fraternité.

Il s’ensuit un différend qui dura de 1881 à 1897 ; Le Maire fait interdire les processions, le curé passe outre, il est condamné plusieurs fois à verser une amende et sera condamné à deux jours de prison.

L’épigraphe de l’église de Donzy est encore aujourd’hui un sujet de curiosité pour la plupart des touristes, 80 églises en France possèdent cette particularité résultant de la séparation de l’Église et de l’État, le 09 décembre 1905, mais seule l’histoire de l’église de Donzy aurait pu inspirer le scénariste de Péppone et Don Camillo..

  • Hervé Pierre, sociétaire de la Comédie Française
    dans le rôle du Maire
  • Lionel Prével, comédien et formateur à l’Université France-télévisions pour la conception
    dans le rôle du Curé
  • Sabine Dubiard, responsable du pôle de Donzy, réseau des Médiathèques de Coeur de Loire
    pour la voix off
  • Pierre Bertrand, habitant
    pour la lecture en patois

vous racontent cette histoire si particulière… Scannez le QR CODE !

 

SON ARCHITECTURE ET LES ÉLÉMENTS MOBILIERS

Son architecture est de style roman. L’édifice reconstruit se compose d’un clocher porche, de trois nefs flanquées de chapelles et d’un cœur à trois pans.

L’extérieur présente une haute tour carrée élevée en style ogival, dans la base de laquelle s’ouvre le portail à archivoltes toriques retombant sur des colonnes à chapiteaux sculptés de feuillages, et un tympan à jour garni de meneaux. Une porte latérale, ornée de pinacles, de moulures, de petits animaux et de marmousets, date de la reconstruction du XVIe siècle, c’est probablement le portail de l’ancienne église.

Les quatre travées de la grande nef : à voûtes garnies de nervures toriques ont été reconstruites sur le modèle de l’abside, œuvre de la dernière période ogivale. Les travées des collatéraux qui ont été relevées, reproduisent exactement celles qui ont échappé aux ravages du feu. Ces collatéraux dataient du XIIIe siècle ; leurs voûtes d’arêtes sont séparées par des arcs-doubleaux en ogive qui, comme ceux des arcs de communication, retombent sur des colonnes engagées à arête mousse ; couronnées par des chapiteaux ornés de crosses végétales.

Les baies sont ogivales et garnies de meneaux flamboyants. Plusieurs chapelles anciennes et modernes s’ouvrent dans les collatéraux : l’une de celles du nord offre les animaux symboliques sculptés aux retombées de ses nervures prismatiques ; la fenêtre de cette chapelle a un riche amortissement flamboyant. L’abside est ajourée de trois hautes fenêtres. La sacristie, au nord, date de la reconstruction de XVIe siècle ; les rampants de ses pignons sont garnis de crosses et de gargouilles.

Dans l’une des chapelles du sud se voit un autel de la dernière période ogivale, qui vient de l’une des chapelles de l’autre collatéral, c’est une table portée par quatre pieds droits à moulures.

SES ORNEMENTS

Les fond baptismaux (XVIe siècle).

Situés dans la première chapelle du collatéral nord, les fonds baptismaux sont composés d’un autel avec en son centre l’agneau pascal. De part et d’autre sont deux colonnes surmontées de chapiteaux corinthiens supportant un fronton triangulaire.

LA CHAIRE (XIX SIÈCLE)

La chaire, de style néogothique, en chêne, est l’œuvre de Léon Ragueneau, ébéniste et sculpteur Donziais. Réalisée en 1878, elle fut présentée à l’Exposition Universelle de Paris cette même année. La finesse d’exécution, l’ornementation, mais surtout, la coupe des limons et des mains courantes de l’escalier à double circonvolution en font son intérêt.

CHAPITEAUX (XIXe SIÈCLE) : CALCAIRE

Au Moyen Âge, la représentation sculpturale des Saints (le beau) est opposée à celle des têtes grotesques (le laid), symbolique de l’opposition du bien et du mal. C’est aussi l’œuvre de sculpteurs facétieux qui caricaturent les religieux qui commandent le travail.

LES PLAQUES DE FONDATION

De part et d’autre de l’arcade du narthex ont été apposées les plaques sur lesquelles sont gravées les noms des Donziais qui participèrent à la fondation de l’église au XIXe siècle. La reconstruction de l’édifice demandait des sommes considérables que la commune ne pouvait pas fournir.

« Pour venir aider la commune, Paul Naudot, Évêque de Nevers, par une lettre en date du 8 novembre 1836, fit appel à la foi religieuse et à la générosité des habitants de Nevers. À cette lettre, étaient joints les statuts de la fondation par lesquels, il serait établi, dans la nouvelle église, une chapelle dite des fondateurs. Deux tableaux y seraient exposés contenant les noms, les prénoms des habitants qui participeraient à cette fondation, ainsi que ceux de leurs parents décédés, pour lesquels ils établiraient une fondation… » Bedu, secrétaire de mairie du XIXe siècle.

L’AUTEL ET LE RETABLE (XIXe SIÈCLE)

La plupart des ornements de l’église datent de l’époque de la reconstruction de l’église. Le maître autel et son retable en pierre construit dans le style du XVe siècle sont l’œuvre d’un sculpteur nivernais nommé Jean Ballet, en 1873. Il occasionna une forte dépense aux habitants de Donzy qui fut à l’origine d’une discorde entre la fabrique et le conseil municipal.

MODILLONS DE LA CHAPELLE DU COLLATÉRAL (XVIe SIÈCLE)

Les deux chapelles et le portail du collatéral Nord, sont l’œuvre de Françoise D’Albret, comtesse douairière de Nevers. Elle s’était retirée à Donzy après la mort de Jean de Bourgogne, son mari.

L‘une de ces chapelles présente des animaux symboliques sculptés aux retombées des croisées d’ogives prismatiques. Posées en modillons à la base des croisées, ces sculptures sont la représentation symbolique des quatre évangélistes : Saint Mathieu (l’homme), Saint Jean (l’aigle), Saint Luc (le taureau), Saint Marc (le lion).

LES TABLEAUX

Parmi les tableaux, il en est un cependant qui mérite attention.

Un tableau intitulé « Apothéose de Saint Pierre Fourrier » situé dans le chœur de cette église, à droite, et au-dessus de l’arc séparant la galerie de la nef. C’est une toile représentant Saint Pierre Fourrier, fondateur de la congrégation de Notre-Dame (1565-1640), Saint patron des couvents des Augustines de la congrégation Notre-Dame de Donzy, fondée au XVIIe siècle. Cette étrange toile interroge sur plusieurs points : au bas de ce tableau représentant un ecclésiastique dans ses habits sacerdotaux, on remarque dans le coin à gauche un petit motif n’ayant aucune relation avec le sujet principal et dont on cherche la signification.

En effet, il représente une maison avec un escalier extérieur au bas duquel on voit une charrette les limons à terre, chargée d’un tonneau et sous lequel on distingue le corps d’un homme. Une femme qui semble éperdue, les bras levés au ciel dans l’attitude de la désolation, descend rapidement l’escalier, ainsi qu’on le voit par les plis flottants de sa robe.

Autre scène étrange : au pied de l’ecclésiastique, une femme représentée en position semi allongée, les jambes écartées, et largement dénudées, comme en position d’accouchement. La tête d’un enfant reposant sur une joue, les yeux clos est placé entre les jambes de la femme. S’agit-il vraiment de la représentation d’une naissance ? Une telle scène peut laisser perplexe !

LA VIE DE ST-CARRAD’HEUC (FORME GAËLIQUE)

L’histoire de St-Carad’heuc résumée dans ce QR CODE par Camille Bourgeois de l’Office de Tourisme Bourgogne Coeur de Loire.

Son histoire en détail

Depuis le XIIe siècle, il est le titulaire de l’église de Donzy. Mais toute sa vie s’est écoulée Outre-Manche et c’est là que se trouvent les principales sources de son histoire.

Carraheuc, (ou Carradh’euc sous sa forme gaëlique) appelé aussi Carradoc, naquit à Brecknoc, au Pays de Galles, au sein d’une famille illustre. Après de sérieuses études, le roi Rhys, l’ayant connu, l’engagea comme harpiste, place alors distinguée dans sa Cour. Mais Carradeuc tomba rapidement en disgrâce ; il perdit deux chiens de chasse auxquels le prince tenait beaucoup. Celui-ci profondément irrité, alla jusqu’à menacer de mort son serviteur infidèle. Carradeuc profita de cette circonstance pour abandonner la cour et se retirer du monde. Il voulut mener alors une vie monastique. Il se bâtit une cellule où il passa plusieurs années, allant prier dans une église abandonnée. Sa réputation de sainteté se répandit dans tout le pays. Devenu prêtre, il reprit sa vie d’ermite dans l’île de Barry, (ile située sur la côte sud du Pays de Galles) Carradeuc, pour obéir à l’archevêque de Merevie se retira alors au monastère de Saint-Ismaël situé sur le territoire de Ross.

Par la suite, Henri 1er, roi d’Angleterre, envahit le pays, en chassa les anciens Bretons et y plaça de nouveaux colons, dont Carradeuc et ses religieux eurent beaucoup à souffrir.

Carradeuc supporta avec patience et résignation, brimades et vexations.

Il mourut le dimanche de Quasimodo, 13 avril 1124.

Son culte : Le corps de Carradeuc fut enterré dans l’église de Saint David. Des faits miraculeux ne tardèrent pas à se produire sur son tombeau. Longtemps après sa mort, son corps fut trouvé exempt de corruption. Saint Carradeuc fut canonisé par le pape Innocent III, en 1132.

Lors des troubles qui ensanglantèrent l’Angleterre au cours du XIIe siècle, les restes mortels de Carradeuc furent transférés en France. La légende veut qu’ils aient été déposés dans l’ancienne paroisse de Bagneaux (paroisse aujourd’hui disparue, rattachée à la commune de Donzy en 1791 située à 1km à l’Est de Donzy). 

Pour recevoir les reliques du Saint, on éleva un oratoire qui prit le nom de « chapelle du saint breton », puis « Chapelle Bretonnière ».

La première église de Donzy fut bâtie en 1121 puis placée sous le vocable de Saint Carradeuc et la translation des reliques, de l’oratoire de la Bretonnière à Donzy, eut lieu en 1170. En cette même année, les troupes réunies du roi Louis VII, le Jeune et de Guy, comte de Nevers, attaquèrent Hervé III, baron de Donzy, et assiégèrent son château. La paix rétablie, le même Hervé III fonda une collégiale et y établit un chapitre de six chanoines qui devaient assurer la célébration du service divin sur le tombeau du saint. Le 18 septembre 1569, la collégiale fut pillée par les huguenots, les reliques de Saint Carradeuc jetées dans les flammes. Plus d’un siècle après, les chanoines purent obtenir, avec l’appui du roi, deux petits ossements de leur saint patron qui avaient été confiés à l’église de Thury (Yonne).

Le 21 août 1689, la translation de ces reliques donna lieu à de grandes fêtes qui apportèrent une immense foule. Donzy célèbre aujourd’hui la fête de Saint Carradeuc, le 13 avril. Elle la célébrait jadis le 16 décembre, date de translation depuis la Bretonnière, puis plus tard le 21 août, anniversaire de l’arrivée des reliques. Au bas de la place du Vieux marché à Donzy coulait autrefois une fontaine aux eaux abondantes ; elle se nommait jusqu’au début du siècle dernier « fontaine de Saint Carradeuc ».

Saint- Carradeuc reste toujours le titulaire de l’ancienne collégiale, et son souvenir ne demeure que par le vocable de l’église de Donzy.

Une statue de Saint Carad’heuc, saint patron de l’édifice a été installée en 2015. Cette sculpture de l’artiste Katia Dreghi, a été réalisée à partir d’un bloc de pierre issu de la carrière donziaise de la Grosse Borne.

——

Bibliographie

« Donzi civil » : Abbée Rougé 1752

Chronologie de l’abbée Crosnier 1873

« Le Donziais » : Armand Bedu – secrétaire de mairie 1834-1908

« Donzy et le Donziais » : Nozet 1929

« Saints et Saintes de chez nous » : F. Foucher : Régional de Cosne

« Histoire de clocher » Robert Faulon 1995

« Le Nivernois » Morellet-Barat-Bussière 1838

Plan tiré du livre » La Nièvre à Travers le Passé » Amédée Julien 1883

Recherches historiques réalisées par Jean Louis Chantreau

Rédaction de l’histoire en détail de l’église St-Carad’heuc : Office du tourisme du Donziais

 

MAQUETTE DE L’ÉGLISE ST-CARAD’HEUC ET DE SON QUARTIER

Réalisée par un habitant de Donzy passionné, M. Bernard Bailly, la maquette du quartier de l’église St-Carad’heuc se trouve sous l’une des alcôves à droite en entrant par le portail principal de l’église.

FRANÇOIS OZON ET L’ÉGLISE ST-CARAD’HEUC
Donzy  a été choisi comme décor principal par le réalisateur français François Ozon pour tourner le film « Quand vient l’automne » (tournage réalisé en 2023). Plusieurs scènes se déroulent dans et autour de l’église St-Carad’heuc.
LES MAISONS À PANS DE BOIS ET AUTRE MAISON DE LA RUE DE L’ETAPE

De nombreuses maisons à pans de bois confèrent le caractère médiéval du village de Donzy. Elles sont principalement situées dans la rue de l’Etape.

Rue de l’Etape : doit ce nom à un logeur ou un étalier. En 1549, le roi ordonne que les troupes de passage ne puissent se servir que dans les étapes.

LA MAISON « 1628 »

Pendant le règne de Louis XIV, l’étalier était aussi chargé de loger une petite troupe de cavalerie de Castelneau qui prenait ses quartiers à Donzy et à La Charité, certainement dans la maison « 1628 » qui fut transformée en relais de diligence.

UNE « GRANDE MAISON » PATISSIÈRE

Une célèbre pâtisserie animait la rue de l’Etape. Elle était tenue par Edouard Dion, créateur des fameux « Croquets de Donzy »*. Sur la photo d’époque, l’architecture de la façade reflète la prospérité du commerce rural de l’époque.

*Cette spécialité existe encore, on peut se procurer ces délicieux croquets, confectionnés de nos jours par Joël Billaut, à la boulangerie située à l’angle de la Grande Rue et de la place Gambetta.

Source : livre de M. Lesueur / Un regard sur Donzy et son canton 1895-2005

 

LA MAISON DION AUJOURD’HUI DEVENU L’ATELIER ROUGE CÉRAMIQUES.

On découvre aujourd’hui l’atelier Rouge céramiques qui a conservé cette fantaisie confectionnée à base de chailles, pierres endémiques que l’on trouve dans les champs. Ces aspérités forment la coque de la pierre.

Source : Georges Narcy.

 

LA PLUS ANCIENNE MAISON

Sur sa droite, Place du Vieux Marché, on découvre un bel immeuble Renaissance  qui abrita la maison des échevins, l’hôtel de ville, jusqu’en 1793. On y trouvait également la Mairie et l’école. Complètement détruite en 1434, elle a été reconstruite ensuite. Elle est à pans de bois et possède un soubassement en pierres taillées. Un joueur de busine, une trompette médiévale, accentue le côté moyenâgeux de la façade. Faisant suite à celle-ci, à l’angle de la rue de l’Etape et de la Place du Vieux Marché, se trouve une autre maison à pans de bois, présentant un léger encorbellement. Au début du XXème siècle, elle devint la boutique d’un marchand de vins et spiritueux. Elle fut tour à tour magasin de draps, puis bureau de tabac et au début des années 1920, Charles Gack, horloger-bijoutier y transféra sa boutique. Elle demeure aujourd’hui une horlogerie-bijouterie.

LA MAISON BLANCHARD

En contrebas des marches de l’église, face à la place du Vieux Marché, se trouve une autre maison ancienne. Sa façade nous révèle qu’il s’agissait de la Maison Blanchard, fabricant de meubles.


Anne-Marie Blanchard y habite encore et nous conte l’histoire de son enfance au pied de l’église…Scannez et écoutez !

 

L’ACTIVITÉ DE LA RUE DE L’ETAPE ET DE LA PLACE DU VIEUX MARCHÉ

Dans ce quartier, on trouvait un tailleur, un marchand de tissus, un cordonnier, une épicerie-mercerie, un quincailler-ferblantier, un marchand de vins et spiritueux, un horloger-bijoutier, etc…

La Place du Vieux Marché s’appelait autrefois « Place des 3 fontaines ». En effet, 3 sources coulaient en provenance du château et alimentaient une pompe qui resta opérationnelle jusqu’à la 2nde guerre mondiale.
Sur cette place se tenait le marché aux denrées : oeufs, beurre, volaille, etc. Deux fours banaux dont un à l’angle de la place du Vieux Marché et de la Grande Rue (maison avec les grandes arches). À Donzy, les fours banaux sont possession des moines du chapitre de Saint-Carad’heuc depuis un acte de donation de 1214 fait par Hervé 4 et Mahaut. Ceci a duré jusqu’au XVIè siècle.Les fours banaux ont été en activité jusqu’à la Révolution (en 1793). A Donzy, il n’y avait pas d’impôt (banalité) sur la farine mais on avait l’obligation de venir ici pour faire cuire son pain.
Source : Office de Tourisme Bourgogne Coeur de Loire
UNE MAISON À PANS DE BOIS GRANDE RUE 
Au tout début de la Grande Rue, se trouve une maison médiévale, également à pans de bois, récemment restaurée. On peut aussi admirer sa jolie porte cloutée.

L’INFO EN PLUS : DONZY BRÛLE EN 1440 ET 1488

Toutes les maisons à pans de bois brûlent pendant ces deux périodes. Ces maisons à colombage datent du XVIè, voire XVIIè siècle en fait. À l’époque, on a reconstruit à l’identique.

Source : Office de Tourisme Bourgogne Coeur de Loire

Partager cette page sur :