ETAPE N°1

 

RUE FRAPPIER ST-MARTIN
LA PORTE DE « L’HOMME EN ARME »

Au numéro 13 de la rue Frappier st-Martin, on peut admirer une porte ancienne en bois avec des clous de mariniers. Elle était appelée la porte de «L’homme en arme ». C’est près de cette porte, selon l’Abbé Rougé, que se postait un garde chargé du maintien de l’ordre les jours de marché au blé. 

La présence d’hommes armés, près des fours banaux et du marché au blé, était nécessaire au Moyen Âge. Lors des périodes de grande disette, il fallait contrôler le grand désordre occasionné par les habitants affamés. Il n’était pas rare que le pain soit volé à la sortie du four, même brûlant !

Une jolie cour intérieure derrière la porte de « L’homme en arme »

Derrière cette porte, on découvre une très ancienne et jolie cour dans laquelle on peut admirer un escalier à vis : sur sa base témoigne une inscription des crues du Nohain de 1789 et de 1834.

Donzy, Rue Frappier saint-Martin n°13

MAISON À PANS DE BOIS DU XVIème SIÈCLE

Près de la Collégiale Saint-Carad’heuc, se trouve la maison Blanchard datant du XVIème siècle.

La façade de cette maison de style Renaissance comporte quatre pilastres surmontés de chapiteaux de style corinthien finement sculptés dont les dessins représentent des feuilles d’acanthe.

 

RUE FRANC NOHAIN / ANGLE PLACE DU VIEUX MARCHÉ
LE GRENIER À SEL

A l’angle de la Place du Vieux Marché et de la Rue Franc Nohain, s’élevait autrefois un grenier à sel. En 1342, le roi Philippe VI de Valois institue les greniers à sel, obligeant la population de certaines provinces à s’approvisionner en sel, lequel était frappé d’un lourd impôt : la gabelle.

Le sel, comme aujourd’hui le tabac, ne pouvait être vendu que pour le compte de l’Etat qui cédait son droit aux fermiers. Seulement, tandis que nul aujourd’hui n’est obligé d’acheter du tabac, chaque famille au temps de Louis XIV et jusqu’à la Révolution, était contrainte d’acheter chaque année une quantité déterminée de sel. Ce sel devait être employé uniquement pour la table : cela s’appelait le sel du devoir : il n’était pas vendu partout au même prix. 

Les « regrattiers » étaient ceux qui vendaient du sel à petites mesures dans les pays de gabelle.

Il existait autrefois un trafic de sel sur la Loire par des contrebandiers appelés Faux sauniers. Ceux qui transportaient du sel en cachette des fermiers couraient le risque d’être condamnés aux galères. Les agents de fermiers « les Gabelous »  avaient le droit de pénétrer dans les maisons et de les visiter de fond en comble pour s’assurer qu’on n’employait pas de sel autre que celui de la ferme. Cette inquisition achevait de rendre odieux un impôt déjà très lourd, puisque dans certaines provinces, comme le Donziais, dites pays de grande gabelle, le sel que l’on paye aujourd’hui quelques centimes le kilogramme, était vendu près de cent de nos euros d’aujourd’hui par les fermiers.

A Donzy, le grenier à sel dépendait de celui de Cosne sur Loire : en 1752, un regrattier, nommé Jean Patteau, était chargé chaque semaine de l’approvisionnement et de la revente du sel. La consommation des Donziais au XVIIIème siècle était de 250 minons de sel par an (un minot équivalant à 39,36 litres, soit près de dix tonnes par an). En 1726, à Donzy, le nombre de gabellants s’élevaient à 960.

RUE FRANC-NOHAIN
LE PATRIMOINE ET L’ORIGINE DU NOM DE CETTE RUE
Les échoppes
On peut constater sur le mur de cette belle demeure, les vestiges de pierres en forme d’arche, qui témoignent de la présence de vitrines autrefois. Les premières échoppes sont nées de la nécessité pour les commerçants de l’époque de montrer leurs articles, tout comme aujourd’hui.

Donzy, Rue Franc-Nohain « On distingue 2 arches, de part et d’autre de la porte murée

 

Dans cette rue, on peut également admirer une belle maison avec son porche de 1776 qui a appartenu aux Moines de Bellary.

Dans cette demeure, Maurice Legrand, alias « Franc Nohain » vécut quelques années à Donzy avec sa famille. Né à Corbigny le 25 octobre 1872 est mort à Paris en 1934, ce romancier fabuliste, est le père de Jean Nohain un des pionniers de la télévision et père du comédien de théâtre Claude Dauphin. Il aussi été parolier (avec Mireille, Couchés dans le foin…et autres) et pionnier de la radio bien avant la télé (c’est le créateur des jeux radiophoniques … en 1923). Grand prix de littérature en 1932, il a publié de nombreux œuvres de théâtres, d’essai, de fables, de comédies. Il donnera son nom à cette rue. La maison appartient aujourd’hui à la famille Hounau.
LA RUE FRANC NOHAIN AUTREFOIS APPELÉE « RUE DES BANCS »

Aujourd’hui rue Franc-Nohain, c’est dans cette rue qu’avait lieu le marché aux grains qui était réglementé. Il était interdit de vendre du blé en dehors du samedi, jour de marché. Les échevins fixaient chaque année le prix du blé afin que le prix du pain ne s’envole pas. Ce marché au blé se tenait au bas de la Place du Vieux Marché et se continuait dans ka rue Franc Nohain, autrefois la rue « des bancs ». Posséder des bancs et une halle était soumis à l’autorisation du Roi de France et Donzy va obtenir cette autorisation seulement en 1495 pour tenir son marché et des bancs pour poser les sacs de blés.

Ce marché se tenait uniquement le samedi à une heure précise : 11 heures.

L’anecdote de Gigot : le passeur d’histoires raconte…

Les Donziais venaient acheter le blé, obligés de le faire au marché, car il ne pouvait se vendre entre particulier. Le 6 mai 1709, un homme dénommé « Gigot », vient de Saint-Vérain, il est « cerclier ». Un « cerclier » » est celui qui fabrique les cercles en bois des tonneaux.

Il arrive à Donzy à pied, trop tard sur le marché et il n’y a plus de blé. C’est la famine et il n’a pas de quoi nourrir sa famille. Alors il retourne chez lui et le lendemain à la sortie de la Messe à Alligny, un village proche de Donzy, il va rencontrer des hommes qui, eux ont aussi, n’ont pas réussi à acheter du blé pour leur famille.

Le groupe va se mettre en marche sur le château d’Insèches, près de La Grande Brosse (un hameau de Donzy,) où ils savent que le châtelain détient du blé. En chemin, ils vont rencontrer un homme à cheval. Dans les archives, il est écrit que cet homme s’appelait « le major ». Probablement, il était le major d’homme qui régissait le château d’Insèches. Ils vont de façon très empressée réclamer du blé au major et devant la troupe le major va prendre peur devant l’insistance du groupe et va sortir son pistolet et tiré sur le groupe, alors Gigot et ses comparses avaient de quoi payer ce blé.

Le major met Gigot, aux deux doigts arrachés, en croupe sur son cheval et l’emmène à Neuvy sur Loire, près de Cosne chez un chirurgien renommé. Et devant Notaire, il va prendre l’engagement de faire soigner Gigot dont la blessure va certainement entraîner de longues semaines d’inactivités puisque Gigot ne peut plus travailler. Pendant ce temps là, le major d’homme fait soigner Gigot et s’engage à nourrir sa famille. Dans les archives, on peut lire que cet engagement de nourrir la famille avait pour but de donner chaque semaine, pendant toute la durée de la guérison, deux boisseaux d’orge.

LE CADRAN SOLAIRE

Dans la partie moyenne de la rue des Bancs, la rue Franc-Nohain aujourd’hui, en levant les yeux, on peut observer au n°4 sur la façade d’une maison, un ancien et monumental cadran solaire. Le cadran solaire était là bien sûr pour permettre de lire leur exacte du soleil et était souvent accompagnée d’une locution latine qui rappelait la fragilité de l’existence et parfois l’éminence de la mort, comme par exemple « Carpe Diem » que l’on trouve au château de la Motte. Les bourgeois et les nobles n’hésitaient pas à décorer leur maison d’un cadran solaire, signe de leur élévation dans la société et donc de leur statut. Ce bâtiment a d’ailleurs appartenu de 1837 à 1858 au Comte D’Osmond. 

RUE FRANC-NOHAIN / ANGLE RUE NOTRE-DAME
LE PAVILLON « PRÈS LES MURS »

Ce bâtiment, aujourd’hui inoccupé, est un bâtiment très ancien, élevé autrefois dans l’enceinte médiévale de la ville de Donzy. Reconstruit et remanié au cours des siècles, il est signalé dans un document du XVIIIe siècle dans lequel il est nommé : « Pavillon », à cause de la symétrie de ses murs.

La rue qui bordait le bâtiment s’appelait la rue du : « Pavillon près les murs ». L’édifice avait été construit près des remparts de la ville médiévale à proximité de la porte Notre-Dame. Cette porte aujourd’hui disparue, était située face au bâtiment près de l’actuel pont qui enjambe le Nohain.

Devenu auberge au XIXe siècle, le pavillon accueillait les rouliers (transporteurs par charrettes) venus des villages alentours et les commerçants qui venaient à Donzy, les jours de marché.

Une branche de la famille Frappier fit de ce lieu une distinction de son nom. Cette famille prit le nom de : Frappier du Pavillon. Ici a vécu Pierre Frappier du Pavillon (1632-1674), notaire et procureur en la pairie de Donzy, inhumé dans la collégiale de Saint Carad’heuc.

Les Frappier ont exercé de nombreuses charges, plusieurs d’entre eux furent : maires et échevins de la ville de Donzy au XVIIIe siècle, maîtres de forges : de l’Épeau, Verges, Bailly, l’Éminence, chanoines et trésoriers du chapitre de la collégiale Saint Carad’heuc, magistrats : procureurs du roi au grenier à sel de Cosne sur Loire, lieutenant de gruerie.

La famille Frappier s’est éteinte en nivernais en 1878 par la mort de Jacques François Frappier de Saint-Martin, président du tribunal de Moulins.

 

Localisation

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