Bienvenue sur le parcours de l’Escapade

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PLACE DE L’ESCAPADE

Henriette de Clèves*, comtesse de Nevers et baronne de Donzy épousera en 1574 Louis de Gonzague*, prince italien assez fortuné. Seigneurs altruistes, ils s’étaient émus du passage à la prostitution des filles et des femmes de leur province.

Louis de Gonzague et Henriette de Clèves possèdent non seulement le Nivernais mais également le Rothelois. Henriette de Clèves s’émeut du passage à la prostitution et créé une fondation pour permettre aux femmes de leur territoire d’échapper à la prostitution (en rapport avec le mot escapade), la fondation « Des Filles Madame ».

Plus tard, on la nommera « L’élection de la Rosière ». On élisait, chaque année, dans les villages une rosière qui devait avoir des vertus : vierge et très chrétienne, elle devait être pauvre pour être sélectionnée. Elles étaient réunies dans l’église de Donzy, le jury était constitué pour moitié d’hommes et de femmes qui sélectionnaient un dimanche 25 jeunes filles de chaque village de la Nièvre et du Rothelois et le dimanche d’après, elles étaient à nouveau réunies à l’église.

Elles tiraient un papier où il était écrit « Dieu vous a élu » pour la gagnante et « Dieu vous console » pour les 24 perdantes. L’élue était dotée de 50 jetons en argent, qu’on appelaient les « jetons de dote », ce qui représentait une belle somme. Évidemment, cette jeune femme qui, d’un seul coup, était alors « dotée », trouvait un « parti » donc un mari, ce qui lui permettait d’échapper à la prostitution…

La Place de l’Escapade porte aujourd’hui bien son nom puisque celui-ci à un rapport avec l’échappement des femmes à la misère autrefois.

*Issu de la maison de Gonzague qui régna au XVIe siècle sur le duché de Mantoue, il fut envoyé très jeune à la cour de France pour être élevé avec les enfants de la famille royale des Valois. Compagnon d’enfance du roi François II, naturalisé français, marié à Henriette de Clèves – l’héritière du prestigieux duché de Nevers et du comté de Rethel —, conseiller politique du duc d’Anjou (futur Henri III), membre influent du conseil royal et à plusieurs reprises, chef de l’armée royale, il fut une personnalité française très importante de la période des guerres de religion. (Wikipedia)

PLACE DE L’ESCAPADE, AUTREFOIS APPELÉE « PLACE DU PILORI »

Le pilori était l’endroit où était rendue la justice, un lieu où on appliquait une justice infamante à titre d’exemple, d’où son emplacement dans un lieu fréquenté. Selon l’Abbé Rougé, ce pilori était placé au milieu de la Place du Marché et en 1740, il sera transféré rue Frappier Saint-Martin.

Ce mot « pilori » vient du latin « pilorium » qui veut dire assemblage de piliers ou de pieux  dont le nombre était variable selon le rand du seigneur justicier : le châtelain a 3 piliers, le baron en 4, le comte en a 9 et pour les simples gens : 1 pilier.

A Donzy, le pilori était composait d’un seul pilier auquel était attaché le carcan, les gens y étaient maintenus par la tête et les poignées.

Le pilori servait à punir les gens pour des actes comme la fraude ou la banqueroute frauduleuse par exemple. Le boucher lorsqu’il vendait des viandes avariées pouvait se retrouver au pilori, tout comme les femmes adultères. On mettait les gens à la vindicte populaire : la population passait et les gens au pilori recevaient des tomates, des œufs pourris, on se moquait d’eux. Les armes et la couronne du Duc de Nevers, placées sur le manteau ducal embrassant l’écu, y figuraient comme les insignes du seigneur haut justicier.

Pour les délits graves commis sous Hervé IV à la fin du XIIème siècle, le baron employait un bourreau qui habitait à l’extrême limite de la paroisse : un lieu dit appelé Géhenne (aujourd’hui appelé Geigne). Geigne était non seulement la maison du bourreau mais surtout le gibet, potence officielle. Les exécutions capitales n’avaient jamais lieu dans les villages et seuls les échevins rendaient la justice pour les délits mineurs. Les exécutions capitales n’avaient donc jamais lieu dans à l’intérieur des villages car les gens étaient assez superstitieux et pensaient que le condamné à mort pouvait revenir la nuit se venger de son exécution. L’Abbé Rougé site qu’à certains endroits, on exécutait des gens, notamment près de Châtre, il signale un endroit appelé « le Gué dit des pendus ».

PLACE DE L’ESCAPADE : LIEU OÙ SE TROUVAIT LA PORTE DE LA POTERNE

Les portes de la ville étaient reliées entre elles par des murailles auprès desquelles étaient creusés des fossés. Ces murailles furent rasées lors de la prise de Donzy en 1434 par les troupes royales. Quatorze ans plus tard, par une ordonnance du 14 avril 1448, le roi Charles VII, permit aux habitants d’établir un octroi (taxes prélevées sur certaines denrées qui entraient dans la ville), afin de se procurer les ressources nécessaires pou reconstruire les remparts de la ville.

La Poterne fut la dernière porte qui subsista à Donzy; dans une délibération du Conseil de la Commune du 23 janvier 1790, la démolition du vieux cintre de cette porte qui menaçait ruine fût ordonnée. Cette porte se trouvait à l’endroit de la Place de l’Escapade d’aujourd’hui.

PLACE DE L’ESCAPADE : DANS LA « RUE COCHON »

Ce « surnom » vient de la mémoire populaire de Donzy, car on trouvait rue Frappier St-Martin, des boucheries. Dans les archives, le règlement de police de la ville de Donzy de 1803, il est écrit que l’on défend au boucher de tuer les animaux dans la rue et de les débiter. En été, avec la chaleur, les entrailles dégageaient une vision et des odeurs nauséabondes. On peut donc supposer que le nom de la « rue Cochon » provient du fait qu’il y avait ces boucheries mais aussi à cause de la malpropreté de la rue.

Extrait du Règlement général de police de Donzy (21 juin 1803) Vu les lois du 19 Juillet, 28 Septembre 1794 et 3 brumaire an 4 sur la police (24 octobre 1796) sur la police

Article 16

« Voulant prévenir les exhalaisons produites par les intestins le sang et les immondices jetées dans les ruisseaux des bêtes tuées par les bouchers et charcutiers de cette ville et faux bourgs leur ordonnons de retenir le sang des dites bêtes dans des chaudières, vases ou puisards pour les transporter dans des endroits où il nuira à la salubrité de l’air, et de laver avec de l’eau et à plusieurs fois du jour leurs étaux, le devant de leurs habitations et même le pavé lorsqu’il y aura eu un écoulement dans la rue. »

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