Vous pouvez apercevoir cette plaque posée sur un mur… mais lequel ?
Plaque de la mendicité dans la Nièvre, un patrimoine.
Le terme de mendicité est attesté vers 1278, définissant un « état d’indigence extrême, état de celui qui demande l’aumône ». Cependant, le verbe mendier, « demander l’aumône » (du latin mendicare), était déjà utilisé au début du XIIème siècle.
Il y a toujours eu une forte intervention du pouvoir sur les problèmes liés à la mendicité et au vagabondage.
A partir du XVIème siècle, on assiste progressivement à la mise en place d’une politique d’enfermement des pauvres dans des institutions comme les hôpitaux généraux ou les dépôts de mendicité.
Entre 1764 et 1767, 33 dépôts de mendicité sont créés dans tout le royaume, soit un dans chaque généralité*
Jugés trop coûteux, ils sont supprimés 2 ans plus tard puis de nouveau rétablis en 1777 devant la recrudescence de la mendicité avant de renaître avec les lois du 10 septembre 1790 et du 24 Vendémiaire An II (15 octobre 1793) sous la forme de « maisons de répression ».
Le décret impérial du 5 juillet 1808 (sous Napoléon Ier) prescrit la création de dépôts de mendicité dans chaque département français. Mendicité et vagabondage sont considérés comme des délits pouvant entraîner des peines correctionnelles selon l’article 269 du code pénal.
L’article 274 du Code Pénal napoléonien de 1808 stipulait que toute personne « trouvée mendiant dans un lieu pour lequel il existera un établissement public organisé afin de pallier à la mendicité sera punie de trois à six mois d’emprisonnement et sera, à l’expiration, conduite au dépôt de mendicité ».
Très rapidement inefficaces, les dépôts de mendicité disparaîtront sous le IIIème Empire.
En 1840, Remusat ordonne que dans chaque commune une commission soit mise en place ; elle doit comprendre le maire, le curé, le médecin, des notables qui doivent établir une liste des mendiants de la commune, de passage ainsi que des indigents.
La répression a été très vive dans le nivernais. En 1854, le préfet du Second Empire (1853-1863) Le Rat de Magnitot Albin, prend un arrêté interdisant la mendicité dans le département. La pose d’inscription et plaque en fonte date principalement de cette époque.
Ces plaques sont généralement apposées sur les églises ou à proximité de celles-ci.
En 1855, devant la croissance de la mendicité dans le nivernais, le préfet Le Rat de Magnitot met en place une souscription volontaire pour les gens aisés et ordonne à chaque commune de prendre en charge ses propres indigents avec les fonds récoltés auprès des riches donateurs.
*généralité : circonscription administrative de la France de l’Ancien Régime. Elles furent créées en 1542 avec l’édit de Cognac. Il y en a eu jusqu’à 37, les dernières ayant été créées en 1784
Tout d’abord, voici en résumé l’histoire de la Grande Rue… Elle fut nommée « rue Chambourlaine » et « rue St Christophe ». Drôle de nom que « La Grande Rue » quand on sait qu’elle fait partie des rues les plus étroites et les plus courtes du village. Elle était cependant la rue la plus commerçante, ce nom lui fut donc donné en toute légitimité. Dans les années 1900-1920, on pouvait y voir :
- un bourrelier
- un marchand de chaussures
- un sabotier
- une pharmacie : Vallet, Marché, Matignon, Lemercier, Pierre puis des des dentistes : Waag et Fregeai
- un charcuterie : Milard, Friot, Lafoucrière, Robert et avant 1920, cette maison abrita « les plumeuses »
- une auto-école
- Une entreprise de machines agricoles et électricité
- un magasin de vêtements
- une menuiserie
- une ferblanterie, un magasin de cycles, …
- le café Pouillin avec le salon de coiffure attenant
- le salon de coiffure Ricard
- un entrepôt de meubles
- les meubles Bedu
- etc.
Source : Livre « Un regard sur Donzy et son canton 1895-2005 – Claude Lesueur »
A vous de trouver ce linteau situé au dessus de la porte d’une maison de la Grande Rue qui signifie que la maison a été construite par un compagnon du devoir. Pour preuve, les symboles taillés dans la pierre :
En partant de gauche à droite :
- LE COMPAS
- L’EQUERRE
- LA RÈGLE
- LE NIVEAU
Ce compagnon du devoir devait probablement être un maçon…
Quel est le lien entre Michèle Mercier et la Grande Rue ? La réponse est toute simple car un oncle de Michèle Mercier était pharmacien dans la Grande Rue, au numéro 21. Enfant, la petite Michèle Mercier venait souvent le voir à Donzy… Personne ne savait encore qu’elle allait devenir la célèbre actrice dans la saga « Angélique, Marquise des Anges » aux côtés de Robert Hossein.
Scannez le QR CODE pour entendre la petite histoire et réécouter la musique envoûtante du film de Bernard Borderie (1964) composée par Michel Magne.
Cette figure d’un homme est bien cachée…Mais on la trouve dans la Grande Rue. Un indice : elle se trouve près d’un câble en hauteur…
Les statuettes sans niche sont posées sur un culot (ou socle), et il y a aussi des niches qui n’ont plus leur statuette. Situées principalement en façade, les niches peuvent aussi se trouver à l’angle d’une rue, sur un fronton ou sur un pignon.
Certaines niches n’ont plus leur statuette d’origine mais celle-ci a été remplacée. On le voit bien quand les tailles respectives ne correspondent pas ou quand la niche abrite un tout autre sujet.
Généralement, des éléments d’architecture sont ajoutés en surplomb du mur autour de la niche : le culot au pied prolonge la base de la niche et le dais au-dessus met en valeur la statuette. Ces deux éléments sont, ou ne sont pas, associés.
Les niches sont généralement situées au niveau du 1er étage, on en trouve aussi à la pointe de pignon d’habitation.
La forme de la niche est principalement en cul-de-four (arrondie avec une voûte en demi-coupole) ; d’autres sont rectangulaires avec un fond plat.
C-B, est sans doute le nom de l’auteur, mais il est inconnu.
Il s’agit d’un extrait du poème “Le pauvre à l’église” de Jean-Pierre Claris de Florian (1755-1794). Ce poème a été publié pour la première fois en 1783.Le poème décrit la différence entre les riches et les pauvres, et comment les pauvres sont souvent plus honnêtes et plus dignes que les riches.
Ses titres vertueux sur un riche écusson
L’humble et simple artisan sur l’Echoppe signale
Sa modeste grandeur et sa Foi sans façon.
Le riche est envié, le pauvre est méprisé,
L’un se croit un grand homme, et l’autre un moins que rien ;
Mais si la vérité doit être consultée,
Le pauvre est quelquefois le plus riche des deux biens.
Le riche est esclave de ses biens et de lui-même,
Il craint de tout perdre, il craint de tout donner;
Le pauvre est indépendant, il n’a rien qu’à lui-même,
Il n’a rien à perdre, et peut tout espérer.
Le riche est malheureux, le pauvre est satisfait,
L’un a peur de la mort, l’autre n’y pense pas ;
Le riche est dans la nuit, le pauvre est dans la paix,
L’un est dans l’avenir, l’autre est dans le trépas.
Le riche est un grand arbre, et le pauvre est un jonc,
L’un est dans l’ouragan, l’autre est dans le ruisseau ;
Mais quand vient la tempête, et qu’on voit tout à fond,
Le jonc est plus heureux que le cèdre du Ciel bleu. «
Sous la statue de la Vierge, on peut lire l’inscription « MACULA NON EST IN TE »
Ce texte « La tache n’est pas en toi », en fait « Macula originalis non est in te » (La tache originelle n’est pas en toi) serait extraite du Cantique de cantiques et du Livre de Judith : Tota pulchra es Maria — Wikipédia (wikipedia.org).
Selon cette source, elle provient d’une prière « Tota pulchra est, Maria » (Tu es toute belle, Marie), promue, à la suite de la proclamation du pape Pie IX en faveur du dogme de l’Immaculée Conception, déclarée le 8 décembre 1854. Cette prière,de tradition franciscaine, serait née au XIV° siècle.
Allez-vous trouver ce personnage dont la niche votive date de 1730 ?